Témoignage d’une voyageuse partie en Inde avec l’association Tamadi
Lucile est partie en Inde avec Tamadi, association spécialisée dans le tourisme solidaire en milieu rural. Ayant vécu le voyage et la rencontre de l’intérieur, elle nous livre le témoignage d’une voyageuse qui a choisi d’opter pour un tourisme plus solidaire et plus équitable : pourquoi ce choix, ce qu’elle a vécu et ce qui la pousse à… en redemander !
"Le tourisme solidaire pour moi, c’est avant tout être solidaire d’une cause. Si ce séjour en Inde a dépassé toutes mes attentes, c’est en grande partie parce qu’Ekta Parishad nous a complètement impliqués dans son combat pour les paysans Adivasis. Cette problématique nous a réuni au-delà de l’anecdotique des différences de modes de vie ou du folklorisme. Un trait d’union précieux entre nous et des personnes partageant la même planète à des dizaines de milliers de kilomètres.
Le tourisme solidaire c’est aussi pour moi refuser la "tentation compassionnelle", et donc changer son regard sur la pauvreté. En fait de "pauvres", nous n’avons rencontré que des mères, des frères, des sœurs, des cousins : frappante et intense évidence que l’appartenance à cette même famille d’humains. A Maraikala, avec à peine 10 mots en commun, nous avons joué aux cartes, ri avec les gamins, partagé un beau moment entre femmes. Les temps morts étaient sans aucun doute les plus riches : c’est dans ces moments que nous discutions avec de jeunes Indiens, qu’ils nous laissaient entrevoir un peu de leur quotidien, de leurs aspirations, de leurs modes de vie.
C’est aussi ça pour moi le tourisme solidaire : accepter que la journée n’est pas divisée en "activités", mais qu’elle laisse le temps de la rencontre ; accepter que nous ne sommes pas des touristes, mais des voyageurs, des visiteurs, des invités ; accepter finalement de ne plus être de simples consommateurs de loisirs.
A l’issue de ce voyage extraordinaire, animé par des guides chaleureux, disponibles et cultivés, je retiendrai, en vrac : les chants des dames de Maraikala qui m’ont déchiré les tripes, les parties de cartes endiablées avec les villageois, le réveil après les deux nuits dans le train en classe "sleeper" (magique !), les repas toujours préparés avec le soin de nous faire découvrir toutes les facettes de la gastronomie indienne (là c’est la gourmande qui parle), les sourires échangés avec des jeunes femmes du même âge que moi à Maraikala, la réunion avec Jill, l’épouse de Rajagopal et ce sentiment d’être associé à un projet durable et constructif, les 5000 ans de civilisation qui s’inscrivent dans l’architecture des temples et des palais, les quatre heures d’autoroute surréalistes jusqu’à Gwalior, les arbres et les forêts magnifiques, la balade avec Dayashankar nous expliquant les vertus des plantes médicinales, les trajets en voiture au son des musiques de Bollywood, et les soirées à refaire le monde... Le mot de la fin : JAI JAGAT ! (la victoire du monde)"
Lucile - Le cœur de l’Inde
Pour plus d’info : www.tamadi.org
Un article réalisé avec l’aide de l’ATES