La bio pour tous : le PTCE de la filière bio pour faciliter l’accès à une alimentation de qualité
Le pôle territorial de coopération économique (PTCE) « La bio pour tous » fédère dans les Hautes-Pyrénées huit structures de l’alimentation biologique, de la production maraîchère et céréalière à la restauration, en passant par la transformation et la distribution. Son objectif : donner à tous les moyens de manger sainement, y compris aux plus précaires.
« De la fourche à la fourchette » : stratégie commune de structuration de la filière bio
Le pôle de coopération regroupe dès 2015 : l’association GAB65, pionnière de la promotion et du développement de la bio dans le département et structure porteuse du PTCE, la SCIC Resto Bio Midi-Pyrenées, spécialiste de la distribution de produits bio en restauration collective sociale, le Biocoop de Tarbes, le Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole des Hautes Pyrénées (CFPPA), l’association Villages Accueillants, chantier d’insertion dans le domaine du maraîchage bio, Alti Pyrénées Bio, coopérative d’éleveurs du territoire pour la commercialisation de viandes bio, la SCIC Odyssée d’Engrain, spécialisée dans la production de pâtes paysannes, et le Secours Populaire des Hautes-Pyrénées.
Tous ces acteurs, au-delà de valeurs fondamentales communes, ont pour objectif la structuration de la filière de l’alimentation bio locale, le changement d’échelle de la Bio départementale dans le cadre de retombées sociales, économiques et sociétales. Le pôle de coopération va s’appuyer sur un DLA pour définir les attentes et les besoins de tous les acteurs.
Rendre accessible et promouvoir l’alimentation bio
La coopération des membres du PTCE se fait sur trois lignes essentielles. La première est l’accessibilité économique aux produits bio locaux pour tous : un partenariat entre Biocoop et le Secours Populaire, le GAB 65, le Grand Tarbes, le GIP contrat de ville, le Département des Hautes Pyrénées permet de proposer une péréquation tarifaire aux clients de Biocoop qui sont en situation de précarité. Comment cela fonctionne-t-il ? Pascal Lachaud, directeur du GAB 65, explique : « Il s’agit de proposer des produits à des ménages en précarité alimentaire. Lorsqu’ils passent à la caisse, un panier qui a une valeur marchande de 60 euros ne leur coutera que 30 euros. Pour éviter la stigmatisation, il s’agit d’un simple compte client à signaler lors du passage en caisse : les personnes concernées passent donc à la caisse comme tous les autres clients. Pour que cela fonctionne, la péréquation tarifaire est soutenue par l’ensemble des consom’acteurs de la Biocoop qui le souhaitent : à partir de 150 euros d’achats, une remise de caisse leur est proposée et s’ils le souhaitent, ils peuvent donner cette remise à la caisse solidaire. De plus, Biocoop rogne 50% sur sa marge pour ces achats solidaires. Le système fonctionne tellement bien que la caisse solidaire est excédentaire ! Nous avons donc décidé de rendre les critères d’accès au dispositif moins restrictifs : cette année il s’agissait des personnes au RSA, nous souhaitons maintenant l’ouvrir également aux personnes qui perçoivent l’Allocation Adulte Handicapé, aux travailleurs précaires à temps partiel, aux chômeurs en fin de droits… »
Concernant l’accessibilité aux produits bio pour les personnes en situation de précarité, un autre partenariat a été monté entre le chantier d’insertion Villages Accueillants et le Secours populaire, auquel les premiers livrent 100 à 200 kgs de légumes chaque semaine pour une distribution alimentaire.
Pour que cette accessibilité aux produits sains et locaux soit promue et conscientisée, « La bio pour tous » organise également des temps de sensibilisation : éducation à une alimentation plus saine, visites de fermes biologiques, ateliers culinaires et co-construction de répertoire de recettes. L’enjeu porte sur des personnes avec peu ou pas de moyens pour qu’elles puissent avoir connaissance de l’ensemble de la chaine de production et de transformation des aliments ainsi produits.
Enfin, l’accès à une alimentation biologique locale se fait aussi avec la restauration collective. Cela représente en 2017 une part des repas proposés par les Hôpitaux de Lannemezan, de Bagnères de Bigorre, de collèges du département, de restaurants de centres de vacances du CE EDF. L’objectif est bien de le développer : « A horizon 2018, nous souhaitons couvrir 100% des besoins en potages de l’hôpital, en bio ! », précise Pascal Lachaud. En 2015, la création du PTCE avait pour but de faire sortir la bio de sa « niche » : pari réussi deux ans plus tard. C’est à présent l’offre qui doit être plus abondante pour couvrir toute la demande, « quatre fois plus importante que ce que nous produisons aujourd’hui dans le département : pour cela, notre enjeu est l’accès au foncier mais aussi à des reconversions en Bio et à l’installation de porteurs de projets sur les légumes de plein champ, pour répondre à un marché à terme de 150 à 200 Tonnes de légumes Bio dans le département », enchérit Pascal Lachaud.
Pour aller plus loin :