Des élus mobilisés ensemble, pour repenser l’économie

L’économie sociale et solidaire constitue un vrai modèle de développement économique qui apporte des réponses collectives aux besoins du territoire : c’est ce que nous avons constaté le 30 mars dernier, à l’occasion de la rencontre nationale avec les élus locaux, organisée par le RTES, que je préside.

Rencontre largement parrainée par des présidents de conseils généraux, régionaux, des présidents d’agglomérations ou de communautés urbaines, des maires de grandes et petites villes. Avec de fortes attentes exprimées par ces personnalités sur cette journée, cela augurait un moment en phase avec à une volonté politique forte d’avancer. 

Rassemblés à l’Hôtel de ville de Paris durant toute une journée, nous avons démontré que malgré la fin du secrétariat d’Etat à l’économie sociale et solidaire il y a 12 ans, la politique de soutien à l’ESS, s’est développée, structurée sur les territoires, au travers de plans pluriannuels spécifiques mais également comme partie prenante des schémas régionaux de développement économique.

Une approche en évolution constante

Les intervenants ont décrit l’évolution positive de ces dix dernières années : nous ne sommes plus dans une logique de niches et de secteurs réservés, mais développons une économie qui allie aujourd’hui, à la fois une articulation forte et un ancrage avec les territoires ; une réelle transversalité dans les politiques publiques (de l’industrie à la culture en passant par l’agriculture..) et une capacité à se mobiliser et à coopérer pour porter des réponses économiques innovantes.

La présence à notre rencontre, des présidents de Conseils généraux comme Patrick Kanner (Nord) ou Michel Dinet (Meurthe et Moselle) montre l’importance accordée à cette politique. Ils ont souligné l’apport anticipateur des structures de l’ESS sur les démarches d’insertion. Ils reconnaissent l’apport des initiatives menées par les acteurs de l’ESS, vers une structuration des partenariats et une articulation des politiques régionales sur les questions économiques. Comme la indiqué Patrick Kanner, "l’ESS n’est pas une démarche philanthropique pour le département mais bien la création d’emplois durables et non délocalisables"..

Si l’ESS, au niveau européen, était jusqu’alors un non sujet, les récentes évolutions sont plutôt positives. Avec la mise en place d’un Fonds Européen pour l’Entrepreneuriat Social et l’évolution de la règlementation des Marchés Publics, l’année 2011 a été marquée par un accroissement de l’intérêt de la Commission européenne pour l’entrepreneuriat social. Dans sa communication publiée en octobre 2011, la Commission souligne en effet "un fort intérêt pour la capacité des entreprises sociales et de l’économie sociale en général à apporter des réponses innovantes aux défis économiques, sociaux et dans certains cas environnementaux actuels en développant des emplois pérennes, l’intégration sociale, l’amélioration des services sociaux locaux, la cohésion territoriale, etc".

Cet intérêt récent de la Commission européenne s’est manifesté, d’une part, par la programmation de nouveaux financements européens pour l’entrepreneuriat social dans le cadre de la refonte de la politique de cohésion sociale et territoriale européenne pour 2014-2020 et, d’autre part, par l’intégration de cet entrepreneuriat comme l’un des 12 piliers de l’Acte pour le marché unique (Single market Act) adopté en avril 2011.

Face à l’ambiance maussade de la sphère économique et financière, la Commission se tourne résolument vers l’économie sociale et le potentiel, encore trop peu exploité, des « entreprises sociales » pour répondre aux différentes crises qui secouent l’Europe dans son ensemble. Par ces différentes mesures, elle tente de construire un écosystème européen propice au déploiement de ce type d’économie et d’acteurs.

Réenchanter les citoyens et ouvrir de nouveaux espaces

C’est en réinventant collectivement d’autres modes opérationnels et un partage des richesses que nous ré-enchanterons les citoyens et leur donnerons un sentiment d’appartenance collective et de bien être individuel.

Nous nous retrouverons rapidement, car l’enthousiasme commun qui nous anime est capable de construire une aventure collective, nécessaire, pour à la fois conduire une relation de confiance avec les réseaux locaux d’acteurs, reconquérir et encourager de véritables espaces de créativité.

Nous, élus, avons la capacité d’infléchir les modes d’organisation, notamment au travers nos réseaux de collectivités (RTES, ARF, ADF, AMGVF, ADCF...) qui doivent ensemble faire force de propositions. Nous devons nous aussi nous engager et ouvrir de nouveaux espaces comme cela fut concrètement exprimé par Annie Berger, Henri Arévalo, Aline Archimbaud, Patricia Andriot, Philippe Hervieu, Abderrahmane Djellal, Corinne Bord et bien d’autres élus, lors de cette journée du 30 Mars et je tiens à les remercier.

Pour cela, nous allons construire dans la durée une série de rencontres qui seront pour les élus que nous sommes de vrais temps forts de partages et de militantisme, en un mot une nouvelle forme de fraternité.