Transformer l'emploi, redonner du sens au travail
Alors que le travail et l’emploi subissent de nombreuses transformations, quelles réponses les acteur·rice·s de l'ESS peuvent-il·elle·s apporter à la perte de sens, à la précarisation ou encore aux enjeux des plateformes numériques ? En 2017, le Labo de l’ESS fait paraître cette étude, qui analyse les pratiques innovantes de multiples structures de l’ESS et formule des propositions pour contribuer à l’amélioration concrète de l’emploi actuel et participer à la définition de son futur paradigme.
Qu’est-ce qu’un emploi stable ?
La logique de “l’emploi à tout prix“ domine la société. La collectivité, obnubilée par le nombre d’emplois, ne pense plus leur qualité, ni ne l’exige. Sous la pression du risque du chômage, l’emploi devient trop souvent souffrance. À l’opposé de cette logique, le Labo de l’ESS propose de partir de la notion de qualité pour réfléchir à l’emploi de demain. Les acteur·rice·s de l’ESS démontrent en effet au quotidien que la qualité de l’emploi est non seulement positive pour les individus mais également productive pour les entreprises.
Suite à une analyse des transformations actuelles des emplois et celle des initiatives inspirantes de l’ESS, le Labo de l’ESS est arrivé à la définition suivante d’un emploi stable :
“Un emploi stable réunit un contrat, une protection et un accès à du collectif. Dans l’idéal, il revêt aussi du sens pour celui qui l’exerce. Lorsqu’un emploi cumule ces quatre dimensions, nous le considérons comme de qualité. Il devient alors émancipateur.”
Prenons appui sur cette volonté d’autonomie des actifs pour développer l’emploi coopératif et participatif, ancré dans le collectif.
Les six propositions
Ces propositions résultent de la réflexion collective initiée par le Labo de l’ESS. Elles balayent les différentes formes d’emploi innovantes pour permettre de les développer en vue de fournir au plus grand nombre des emplois stables et de qualité. Retrouvez le détail de ces propositions dans l’étude complète.
- Développer une meilleure connaissance publique de ces structures (tiers-lieux, Scop, Scic, PTCE, structure de l’Insertion par l’Activité Économique, Groupements d’employeurs…)
- Favoriser dans les territoires l’intérêt et la mobilisation des collectivités territoriales (communes, intercommunalités, départements, régions) pour les structures de l’ESS, actrices du développement local.
- Qualifier les réseaux d’accompagnement des structures de l’ESS, développer leur incubation, mieux financer leur ingénierie de montage et adapter les financements à leurs modèles économiques.
- Rendre obligatoire l’enseignement des structures de l’ESS dans le secondaire et dans les cursus supérieurs de diverses disciplines (gestion, économie, droit, RH, comptabilité, sociologie...).
- Évaluer l’impact social des structures de l’ESS pour mieux rendre visible leur pertinence dans les territoires.
- Mobiliser les régions sur les enjeux de formation des salarié·e·s et des acteur·rice·s de l’ESS (salarié·e·s de l’IAE, entrepreneur·se·s salarié·e·s des CAE...).