Revaloriser un territoire par l’écologie industrielle
La démarche du PTCE PTCE Pôles territoriaux de coopération économique. , initiée par l’entreprise d’insertion Valo’ et la coopérative Coopérative Une coopérative est un groupement d’individus (commerçants, consommateurs, producteurs…) choisissant de mettre leurs moyens en commun afin de satisfaire leurs besoins. ECOTA Conseil, vise à limiter les impacts de l’industrie sur l’environnement. « Elle fait partie du développement de l’économie circulaire économie circulaire Définition à l’échelle du territoire », explique Philippe Lerouvillois, président du PTCE. Analysé en tant qu’écosystème industriel, chaque territoire est constitué par un ensemble d’acteurs et de ressources qui interagissent les uns avec les autres et génèrent des flux d’énergie, de matières et d’informations. L’écologie industrielle permet de comprendre comment circulent ces flux. Une démarche que Philippe Lerouvillois résume en une phrase : « faire en sorte que les déchets des uns deviennent les matières premières des autres sur un territoire. »
Dans le cadre de cette démarche, Fe2i effectue le recensement des besoins du territoire grâce à un diagnostic d’écologie industrielle réalisé par ECOTA dans les entreprises volontaires. Les informations collectées (types de déchets, le coût des traitements et des achats, l’énergie consommée, les services utilisés…) permettent d’établir une cartographie des différents flux (énergie, matières, services). Sur la base de ces informations, Fe2i organise des ateliers de travail thématiques appelés « les Ateliers de détection de Synergies Inter-entreprises » et visant à imaginer des solutions, telles que la mutualisation des achats ou la gestion intelligente des déchets, dans une optique d’économie circulaire.
L’ambition du Pôle, « plutôt orienté vers la Recherche & Développement », est bel et bien de co-construire des solutions d’ingénierie adaptées au territoire et aux besoins de chacun. Florange e2i cherche à impulser et développer des « symbioses industrielles » entre tous les acteurs locaux concernés : entreprises industrielles, artisanales et commerciales, structures de l’ESS
ESS
Qu’est-ce que l’Économie sociale et solidaire (ESS) ?
Définition et présentation de cette économie différente, socialement utile, coopérative et ancrée localement
, collectivités locales, laboratoires de recherche et universités. Cette synergie doit permettre de créer des filières de valorisation des déchets et d’optimisation des ressources, de l’ingénierie de solutions innovantes et de l’emploi local et durable dans une région marquée par la crise sidérurgique et sociale.
Un modèle de coopération structuré par projet
Plusieurs cercles de mobilisation sont à l’œuvre dans les PTCE, comme le souligne une étude réalisée sur ces pôles par le Labo de l’ESS. Concernant Florange e2i « Le noyau dur se compose de cinq structures » explique son Président :
- Une entreprise d’insertion (Valo’) spécialisée dans la prestation de propreté industrielle, la collecte et le tri des déchets en Moselle Nord
- Une coopérative de consultants en développement durable (ECOTA Conseil)
- Une société de biolubrifiants (BIOLUB Scop SCOP Société coopérative et participative )
- Une agence d’intérim de Travail Temporaire d’Insertion (Valo’ TTI)
- Une association Association Une association est le regroupement d’au moins deux personnes, mettant leurs activités ou leurs connaissances en commun, par un contrat d’association (contrat de droit privé). L’objectif de cette convention doit avoir un but autre que le partage de bénéfices entre les parties, d’où l’appellation d’"association à but non lucratif". chargée de la coordination et de l’animation territoriale (Florange e2i)
Elles établissent des partenariats structurants avec des collectivités territoriales, telles que la Communauté d’Agglomération Val de Fensch en 2014, ou l’ex-Région Lorraine, mais également, des coopérations axées R&D avec des pôles universitaires comme l’ENSAIA de l’université de Lorraine.
« On travaille beaucoup par projet » explique Philippe Lerouvillois pour définir la teneur principale des coopérations du PTCE. Parmi eux, on peut notamment citer les projets suivants :
- Recyclage des huiles alimentaires usagées : en septembre 2015, Valo’ reprend l’activité d’une société en liquidation spécialisée dans la collecte d’HAU (Huiles Alimentaires Usagées). Par la même occasion, des partenariats sont créés avec l’Université de Lorraine afin de reprendre la R&D. De ce partenariat, naît la société BIOLUB Scop, qui développera une gamme de lubrifiants biosourcée et biodégradable. A la clé, 2 emplois créés au sein de Valo’, 4 emplois en insertion chez BIOLUB, et 40 tonnes d’HAU collectées par mois sur le périmètre Grand Est.
- Recyclage des fenêtres en fin de vie : en 2015, suite à un diagnostic d’écologie industrielle en Moselle Nord, des partenariats ont été noués pour collecter et recycler les fenêtres en fin de vie des chantiers de démolition et rénovation énergétique. Une charte de recyclage a été signée en 2017 par Valo’ et ses partenaires, permettant de garantir la valorisation de ce déchet à 90 %. A la clé, 3 emplois en insertion, 200 tonnes de verre et 95 tonnes de PVC recyclés, 30 tonnes par mois détournés des flux d’enfouissement.
Florange e2i répond également « à beaucoup d’appels à projet, c’est notre ADN » ajoute son directeur. Ce qui lui permet tout à la fois de travailler sur de grands projets mobilisant ses capacités d’ingénierie et d’innovation, de faire valoir une expertise aujourd’hui reconnue, notamment par la Région Grand Est et l’ADEME, de bénéficier des financements afférents et d’assurer une partie de sa gouvernance Gouvernance Définition avec des comités de pilotage par projet.
« Le plus difficile à obtenir actuellement, c’est une coopération formalisée avec une gouvernance territoriale », confie toutefois Philippe Lerouvillois. Un chantier ouvert qui suit la reconnaissance de son expertise par l’ensemble des parties prenantes du Val de Frensch.
Chiffres clés :
- 25 salariés permanents (cadres, agents de maîtrise, ouvriers spécialisés)
- 65 salariés en parcours d’insertion (ETP)
- 3 300 K€ de produits d’exploitation
- 60% de croissance de l’activité en 2017
- 15% de la masse salariale consacrée à la formation
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