Tribune
Publié le 13 mai 2014
Françoise Bernon

Françoise Bernon

Déléguée générale du Labo de l'ESS

Comment faire modèle pour avoir un impact significatif ?

Ce mois de mai doit confirmer à l’Assemblée Nationale la loi relative à l’ESS déjà votée au Sénat. Cette loi est importante, nous n’avons cessé de la réclamer en particulier lors des Etats Généraux de l’ESS en juin 2011.

Alors que beaucoup considèrent l’ESS comme un objet mal identifié, compte tenu de l’hétérogénéité des structures qui la représentent, la loi était devenue incontournable pour reconnaître sa singularité et lui donner à la fois un cadre de légitimation par rapport aux tiers, et les moyens de son développement. C’est donc une reconnaissance. Cette loi est aussi un moyen de diffusion et de promotion de l’ESS.

Diffusion, qui infuse aujourd’hui tous les médias et réseaux sociaux, répond aux besoins de la société et irrigue toutes les initiatives de transformation du modèle économique.

L’ESS accompagne ainsi la mutation de la société et son économie au service de tous. Appuyée sur les nouvelles technologies et des approches économiques valorisées par les nouvelles générations, que ce soit la finance participative, l’économie collaborative, économie des solutions … le succès du Ouishare Fest et l’ampleur que prend cette manifestation, démontrent une appétence et de l’intérêt pour ces évolutions.

Nous formalisons aujourd’hui nos lignes de forces développées sur les territoires par des acteurs de l’ESS et apportons ainsi une réponse aux a priori d’hétérogénéité. Pour autant et si nous accompagnons la mutation de l’économie, notre influence n’est aujourd’hui pas encore suffisante pour être reconnue ni pour transformer l’économie "mainstream". La loi organise mal le fait qu’une série de dispositions pourraient être saisies par l’ESS dans des domaines où cette économie est aujourd’hui totalement ignorée. Dernièrement :

  • Le rapport Pisani-Ferry qui, à notre connaissance, n’intègre pas l’ESS dans son analyse.
  • Le projet de loi de décentralisation qui va moins loin que ce que font spontanément un certain nombre de collectivités territoriales.
  • Le pacte de responsabilité complété du pacte de solidarité auraient pu prendre exemple sur les critères d’utilité sociale et d’intérêt général que la loi de l’ESS formalise. Notre adresse au gouvernement rappelle notre rôle encore trop souvent oublié.

Souhaitons que les prochains mois reconnaissent l’ESS comme un pan légitime et incontestable de l’économie française, en nous intégrant dans toutes les réflexions de politique publique. Nos travaux et notre focus sur les échanges économiques en circuits courts vont dans ce sens et démontrent l’intérêt de retrouver la qualité des rapports entre acteurs, une forme de pédagogie et un investissement des citoyens dans l’organisation de leur consommation. Cette forme économique retrouvée renforce des échanges économiques vertueux, développe une économie de proximité par la démultiplication des initiatives inscrites sur les territoires et organisées en filières.

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