Villes en transition, un mouvement citoyen tourné vers un avenir écologique
Le terme « transition » fait désormais partie intégrante de notre vocabulaire et montre que les questionnements sur la manière de construire des modèles de société soutenables sont plus que jamais d’actualité. La réponse proposée par le mouvement « villes en transition » repose sur l’initiative locale et citoyenne par l’aménagement écologique des territoires.
Le mouvement citoyen de « Villes en transition » a été créé par Rob Hopkins, enseignant en permaculture et a vu le jour en Grande Bretagne en 2006 dans la ville de Totnes. La transition en question est, selon Hopkins, le passage « de la dépendance au pétrole à la résilience locale. » L’idée de base est d’amener des territoires sur le chemin de la Transition.
Concrètement, des groupes locaux, à l’échelle d’une ville, d’un village, voire même d’un quartier, mettent en œuvre des actions pour réduire la consommation d’énergie fossile, pour reconstruire ou stimuler une économie locale respectueuse de l’environnement, avec des jardins partagés, des ruchers, etc. Chaque collectivité locale trouve par elle-même les actions qui lui conviennent en fonction de ses ressources et de ses enjeux, il n’existe donc pas de réponse toute faite.
On dénombre aujourd’hui plus de 2 000 initiatives de Transition dans le monde, dans 44 pays, dont 150 en France, réunies dans le réseau International de la Transition.
Pic pétrolier et résilience sociale
La prise de conscience du « pic pétrolier » est à la racine même du mouvement citoyen « Villes en transition ». Elle permet de faire émerger un sentiment d’urgence et rend inévitable la perspective d’une transition post-carbone.
Il est alors question d’inventer et de promouvoir les modes de vie de l’après pétrole. Ces derniers reposent sur le renforcement de la « résilience » des communautés, concept issu des sciences écologiques qui désigne la capacité d’un système (ici, une communauté) à résister à un choc externe (la rareté du pétrole).
La capacité de résilience entraine la réduction de la dépendance au pétrole des communautés au moyen d’une réduction de la consommation énergétique ainsi qu’une relocalisation de la production. Le renforcement des liens, la coopération entre l’ensemble des acteurs du territoire ainsi que l’assimilation de compétences nécessaires au renforcement de notre autonomie participent aussi à cette résilience sociale.
Dans la logique de ce mouvement de Transition, des dispositifs de relocalisation des échanges tels que les AMAP (associations pour le maintien d’une agriculture paysanne), les monnaies locales et complémentaires ou encore les SEL (systèmes d’échange locaux) émergent.
Les initiatives visant à réinsérer l’agriculture dans la ville sont les plus nombreuses sur les territoires : jardins partagés, composteurs, plantations comestibles dans l’espace public, toits en ville utilisés pour l’agriculture, etc. Ces dispositifs ne sont pas sans rappeler que le mouvement « Villes en transition » prend ses racines dans la permaculture, qui consiste à produire une nourriture saine, sans pesticides et engrais chimiques et en utilisant très peu de pétrole. Ce mode de culture basé sur le biomimétisme (imitation de la nature) vise à créer une production agricole durable et très économe en énergie. Les rendements de cette agriculture au mètre carré peuvent parfois impressionner et remettent en cause notre mode de production industriel.
Le dynamisme de « Villes en transition » repose sur la mobilisation locale des citoyens, sur leur envie d’agir collectivement et concrètement pour un avenir moins vulnérable face aux crises écologiques, énergétique et économiques.