Villes en biens communs
Les initiatives auto-organisées se construisant autour du partage et nourrissant nos biens communs sont de plus en plus nombreuses et démontrent que ce mode de gestion existe et qu’il est souvent efficace.
Du 6 au 20 octobre 2013, dans une douzaine de villes francophones à travers le monde, la coordination du festival " Villes en biens communs " étendra la visibilité d’une centaine d’initiatives qui font palpiter et fleurir des biens communs hors d’une organisation centralisée.
Chaque événement est auto-financé et la coordination du festival est financée par la Fondation Charles Léopold Mayer pour le Progrès de l’Homme (fph) et l’association VECAM.
Conférences, ateliers pratiques et initiations en tous genres permettront aux citoyens de tous âges de découvrir des initiatives pour créer, gérer et partager des ressources collectives sources de pratiques émancipatrices.
Une question de définition
Que ce soit dans les sociétés traditionnelles ou dans les pays développés, il existe des modèles de gestion locaux. Ils sont fondés sur la coopération plutôt que sur la concurrence et ne sont pas régulés par l’administration centrale. Dans ces modèles les droits d’usage collectifs remplacent les droits de propriété exclusifs et les rapports marchands.
Ces ressources collectives peuvent être naturelles (une forêt, une rivière, la biosphère), matérielles (jardins partagés,…), immatérielles (une connaissance, un logiciel, l’ADN d’une plante ou d’un animal, une encyclopédie telle que wikipédia,…)
Et à l’ère des ressources numériques, reproductibles, partageables, disséminables, la notion de biens communs informationnels contraint à reposer de façon encore plus insistante la question des ressources et des modalités de partage de ces ressources.
Les biens communs en tant que laboratoire de gouvernance
Les biens communs, leur préservation mais également leur récupération sont une question politique qui soulève des enjeux de gouvernance.
Organiser leur partage, éventuellement leur circulation, leur valorisation sans destruction, leur protection contre ceux qui pourraient atteindre à leur intégrité appelle le développement d’une culture pratique du vivre ensemble en tant que pratiques sociales qui nécessitent des expérimentations et génèrent une véritable éducation populaire.
En interrogeant le lien entre ressources et communautés ces formes de coopération sont à même de mobiliser les énergies, de restaurer du pouvoir d’agir pour les citoyens qui, devenant ainsi acteurs du changement social, redonnent du sens à la politique.
Dans ce sens, les Biens Communs sont donc à la fois une approche alternative de la gestion de biens et de services, qui bouscule le modèle économique dominant basé sur la propriété, et un imaginaire politique renouvelé.
La diversité des initiatives présentées
Ce festival existe pour faire en sorte que la question des biens communs soit largement appropriée de façon sociale. En révélant la richesse des manières créatives de gérer des ressources ou de répondre aux besoins de communautés, la diversité des initiatives présentées contribue déjà à la réalisation de cet objectif.
Mais au delà de ces jours d’octobre prochain, il s’agit de construire les alliances qui développeront et pérenniseront ces pratiques. Dans l’éventail des alliances possibles, celle avec les acteurs de l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) semble particulièrement évidente ne serait ce que parce que les biens communs sont favorables aux dynamiques de développement de cette économie.
Il y a donc une forte volonté de nourrir le réseau, de développer ponts et liens avec de nouveaux acteurs. D’ailleurs, à l’occasion de cet événement des collectifs de producteurs de biens communs se créent par ville, par régions. Il est également possible de rejoindre la liste de diffusion.