Syndex, le management tout électif
Un exemple de gouvernance coopérative éprouvée dans le temps : Syndex. Extrait de la publication « Transformer l’emploi, redonner du sens au travail », sortie en février et réalisée par le groupe de travail « Nouvelles formes d’emploi » du Labo de l’ESS.
Quand les Sociétés Coopératives et Participatives de Production (Scop) proposent un modèle d’entreprise qui valorise les salariés et donne du sens à leur emploi
Syndex, société d’expert-comptable créée en 1971, cumule deux activités : l’assistance aux élus du personnel et à leurs organisations dans le cadre de leurs attributions économiques ; la conduite des missions des Comités d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) avec des conseillers-experts psychologues, ergonomes et consultants.
Le cabinet n’a pas attendu un statut juridique pour adopter les principes de gouvernance coopérative. « Nous sommes nés dans la mouvance autogestionnaire et dès sa création, les principales décisions de la société étaient soumises à des votes de type 1 personne = 1 voix », explique David Dupuy, directeur au sein de la structure. « Et depuis 45 ans, c’est comme cela que l’on fonctionne sur toutes les décisions stratégiques ».
« Je me représente bientôt pour un second et dernier mandat de directeur. Si je suis élu à la prochaine Assemblée générale, je ne serai plus directeur de Syndex dans trois ans. Et c’est très bien comme ça ! ». De plus, le comité de direction de l’entreprise est composé de cinq personnes élues ensemble. « Ce sont des équipes qui sont élues et non des personnes », poursuit David Dupuy, « un mode d’organisation qui entraine beaucoup de co-responsabilités, de partage, de collectif. » Ce principe de mandat tournant, où chacun est en capacité d’accéder à des fonctions de responsabilité, donne un sens au travail, et permet d’associer un maximum de personnes aux décisions de l’entreprise sur la durée. « Chaque salarié comprend rapidement que Syndex, c’est son entreprise, et qu’il est associé à son développement pour le meilleur… et aussi parfois pour les périodes difficiles », poursuit David Dupuy. « Cela crée une forte solidarité. On a vraiment tous conscience d’être dans le même bateau ».
Cette forme avancée de coopération ne freine pas le développement de l’entreprise, bien au contraire. Le cabinet est en pleine expansion. Il pèse aujourd’hui 53 millions d’euros de chiffre d’affaires, compte 450 salariés, recrute une trentaine de personnes par an et est présent dans 17 sites en région et dans 5 autres pays européens. « Notre style de gouvernance coopérative nous motive et nous stimule. Elle constitue un élément clef de notre dynamisme », conclut David Dupuy.