Ressources solidaires : un site emploi dédié à l’économie sociale et solidaire
Guillaume Chocteau est délégué général de Ressources solidaires, un site qui facilite les recrutements dans l’économie sociale et solidaire (ESS) en conciliant les compétences et les savoir-faire, la formation et l'expérience personnelle, le parcours professionnel et les valeurs, ainsi qu’en recensant et en centralisant les offres d’emploi.
Quelle est l’origine de Ressources solidaires ? Que proposez-vous ?
Ressources Solidaires est née en Loire Atlantique (44), d’un constat fait il y a 10 ans par 3 individus, qu’aucun lieu ne parlait d’économie sociale et solidaire sous toutes ces formes, ni aucun lieu ne centralisait les offres d’emploi. On trouvait, de ci, de là, des offres et de l’info, mais toujours par branche, fédération, union, territoire et jamais regroupées. Pas étonnant quand on connait le secteur, mais peu utile pour le grand public.
L’idée est donc venue naturellement d’utiliser l’outil internet (je rappelle que c’était début des années 2000) pour créer un site d’agrégation d’actualités avec le prisme "économie sociale et solidaire", couplé à des offres d’emploi et de stage du secteur.
Le paradigme posé était que l’offre d’emploi / de stage se trouvait dans un système avec deux environnements : celui du recruteur - l’ESS - et celui de l’emploi - partenaires sociaux, politiques de l’emploi comme Pôle, cabinets de recrutements, sites emploi…. Le site principal de Ressources Solidaires parle donc d’économie sociale et solidaire et d’emploi. Car pour nous, la seule différence entre le recrutement dans l’ESS et dans l’économie classique, c’est la compréhension d’un environnement particulier.
Quelles sont vos 2/3 plus grandes réussites ? Pourquoi ?
La plus grande réussite, c’est celle des retours des candidats et des recruteurs qui nous disent qu’ils ont trouvé grâce à nous. C’est compliqué d’avoir cette information de retour malgré la demande faite par le site après clôture de l’offre. Nous avons un modèle de masse, nous sommes un "jobboard" spécialisé, pas un cabinet de recrutement, même si nous le faisons néanmoins à côté).
Après, une autre réussite, c’est le référencement dans les agences de communication et de relations publiques. Il n’y a pas un jour sans que l’une d’elles nous demande de passer son communiqué. Nous en prenons, nous en refusons, car notre ligne est claire : économie sociale et solidaire !
Enfin, petit plaisir non boudé, le fait même d’être encore là 10 ans après notre création ! Personne ne nous donnait une chance de creuser ce sillon. Petit à petit, nous avons planté notre décor et nous faisons partie du paysage de l’économie sociale et solidaire. Ceci grâce aux milliers de personnes qui nous lisent tous les jours. Couplé aux différents sites de réseautage social sur lesquels nous sommes aussi actifs, le site draine plus d’un demi-million de visiteurs par an. Rapporté à notre budget, c’est juste un pied de nez à beaucoup de monde, et un juste retour pour ceux qui nous soutiennent !
Ressources Solidaires, c’est aussi un projet politique, en particulier dans la façon dont nous fournissons nos prestations : promotion décloisonnée d’une économie sociale et solidaire émancipatrice et de transformation sociale, développement d’un outil d’emploi dont les données sont protégées du marketing, promotion des logiciels libres et d’une informatique citoyenne et accessible. De plus, les utilisateurs de l’outil peuvent en devenir les décideurs : Ressources Solidaires est en effet une association avec des adhérents. D’ailleurs, si ce projet vous convient, nous animons un réseau de correspondants sur les territoires qui sont autant de relais de ce projet et de cette activité !
Quelles sont vos perspectives à plus long terme ?
Continuer à nous développer sur les deux axes (Emploi et média de l’ESS) reste notre objectif. Apporter des compétences aux recruteurs, acculturer le grand public à l’économie sociale et solidaire (La moitié de notre audience est non initiée à l’ESS !) sont les orientations à court et moyen termes.
Nous avons aussi deux chantiers importants : (enfin) tisser des partenariats avec les grands acteurs de l’emploi "classique" comme Pôle Emploi ou l’APEC - contact en cours - et créer de petits "ressources solidaires" à l’étranger (Les pays francophones, la méditerranée...).