Yves Pellicier
Repenser la société en alliant transition écologique et exigences de solidarité
Les crises sociale et écologique ont longtemps été considérées séparément alors qu’elles se renforcent mutuellement. Face à ce constat, nous devons toutes et tous réfléchir une transition écologique plus juste, et c’est ce que propose l’étude du Labo ESS.
Comme le précise Pascal Brice, Président de la Fédération des acteurs de la solidarité, nous ne sommes pas égales et égaux face à ces crises diverses. Et cela va plus loin : ces crises pèsent plus lourd chez celles et ceux qui vivent la précarité. La priorité n’est plus seulement de prévenir les effets inégalitaires des transformations à opérer, mais de penser un projet de société émancipateur pour toutes et tous.
Pour ne laisser personne sur le bord de la route, la transition écologique doit être juste, et le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS) est une des solutions. Il peut apporter cette exigence de solidarité, plus que nécessaire, en tant qu'acteur précurseur en termes d’innovations sociales et sociétales.
En effet, les entreprises de l’ESS comme la MAIF ont un atout majeur : celui de penser la société en alliant transition écologique et exigences de solidarité. A la MAIF, notre modèle mutualiste nous permet de réfléchir notre stratégie d’entreprise en accord avec ces principes de solidarité. Chaque sociétaire y est à la fois assureur et assuré. Et nous défendons le militantisme d’entreprise, un engagement concret dont on peut voir les résultats au sein de son organisation.
Nous conjuguons au quotidien performance économique et recherche d’impact positif en réponse aux enjeux sociaux et environnementaux. Les entreprises ont le pouvoir de se mobiliser pour agir sur les empêchements, les fatalités, les freins à une économie qui se place à hauteur de société. Nous avons donc la possibilité de prendre place dans cette mobilisation sociale et écologique, et dont les premiers concernés sont les plus fragiles d’entre nous.
L’étude analyse les contributions de l’ESS à la transition écologique juste. Deux points y sont mis en exergue : d’une part, répondre de façon digne, suffisante et durable aux besoins de chacune et chacun et d’autre part, permettre l’émancipation des individus. C’est ce que nous nous efforçons de faire à la MAIF, avec humilité et détermination. Notre retrait du financement des énergies fossiles en est une illustration, en accord avec les objectifs fixés par l’Accord de Paris sur le climat. Autre exemple, la décision de la mise en œuvre du dividende écologique : un engagement qui implique fortement l’entreprise au service du mieux commun, une réponse à notre échelle à la crise sociale et écologique. Sociale, en finançant tout ou partie des services de prévention face au dérèglement climatique pour les sociétaires les plus vulnérables, c’est-à-dire, les sociétaires à la fois les plus exposés au risque climatique et qui disposent de peu de moyens financiers. Et écologique, en menant, notamment, des actions de préservation et de régénération de la biodiversité pour aider nos territoires face aux conséquences du dérèglement.
Je suis convaincu que lorsque le monde économique est au rendez-vous de la transition écologique et sociale, cela permet des réponses concrètes et adaptées aux besoins des populations et au respect de notre planète. Et en tant que président d’une mutuelle aussi engagée que MAIF, j’en suis le garant pour notre entreprise.
Nous vivons la fin d'une insouciance consumériste. Et nous pouvons nous en réjouir. Un monde plus juste s’ouvre à nous dans lequel chacune et chacun doit pouvoir vivre dignement. C’est un défi pour les pouvoirs publics, pour les entreprises qui doivent y prendre leur part et pour nous toutes et tous.
Yves Pellicier
Président de la MAIF