Tribune
Publié le 29 juin 2015
Hugues Sibille

Hugues Sibille

Président du Labo de l'ESS

Pour une transition énergétique citoyenne !

La France va vivre à l’heure de la COP 21, la conférence sur le climat qui aura lieu à Paris en décembre prochain. Ceci doit devenir l’affaire de tous. Jusqu’ici l’ESS ne s’est pas suffisamment préoccupée de transition énergétique. Comme si elle n’y avait pas sa place ! Pour le Labo de l’ESS, la transition sera citoyenne ou ne sera pas. Cela vaut pour la finance, l’habitat, l’agriculture, les transports... mais aussi pour l’énergie. Nous sommes convaincus que l’énergie citoyenne est notre avenir. Utilisons-la !

C’est dans cet esprit que le Labo a lancé un programme ambitieux sur "l’ESS et la transition énergétique" avec plusieurs parties-prenantes de l’économie sociale et solidaire et au-delà. Nous nous sommes donné trois objectifs : inscrire l’ESS dans la dynamique de l’accord international de la COP 21 ; faire émerger une communauté d’intérêt entre les acteurs de l’ESS ; dégager des propositions concrètes en direction des décideurs pour booster une autre voie, celle de la transition énergétique citoyenne.

Notre plateforme de plaidoyer sera prochainement rendue publique.

Notre propos vise à renforcer la sobriété énergétique par le travail de conviction des associations de terrain et à faire passer la part de l’énergie renouvelable (EnR) produite par les citoyens au-dessus des 15% d’ici à 2030. Rappelons que la France s’est donné pour objectif de monter la part des EnR dans le mix énergétique à 30 % en 2030. Certains de nos voisins européens ont largement investi le champ de la transition citoyenne. La France, qui se veut exemplaire à l’occasion de la COP 21, ne doit pas être le dernier pays à impliquer ses citoyens dans la démarche !

C’est en redonnant du pouvoir d’agir aux citoyens, dans une logique aussi décentralisée et coopérative que possible, que nous pourrons relever le défi de la transition énergétique. Les exemples d’Enercoop et de la coopérative des Fermes de Figeac, que nous avons étudiés, en témoignent. Dans l’énergie comme dans les autres domaines, l’approche du Labo veut promouvoir des circuits courts et des pôles territoriaux de coopération. En Allemagne, 1000 coopératives de production d’électricité renouvelable développent un modèle plus pertinent que notre modèle nucléaire hyper centralisé et à haut risque. Lorsque la production et la maîtrise de l’énergie sont entre les mains des citoyens tout le monde y gagne : l’impératif de réduction de la consommation est mieux intégré, l’acceptation de certaines EnR meilleure, l’efficacité énergétique au rendez-vous. Et cela crée aussi des emplois non délocalisables et du lien social.

Les crises seront derrière nous quand les citoyens s’empareront des sujets qui les concernent. Rien n’est plus puissant que l’envie, l’éducation populaire ou l’autonomisation de la population pour changer les choses.

Oui, l’énergie citoyenne est notre avenir, utilisons-la !

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