Par la coopération, CoopAxis construit une culture numérique inclusive
Fondé en 2013, le Pôle Territorial de Coopération Economique CoopAxis impulse, par le développement du numérique, l’innovation sociale et économique dans l’agglomération de Tours. Porté par la CAE Artéfact, CoopAxis a participé à l’appel à projet de 2014 dont il a été lauréat.
Ce PTCE fait du numérique un levier efficace pour l’innovation sociale et économique notamment dans le champ de l’inclusion auprès des publics fragilisés. Son objectif : construire une culture du numérique qui soit inclusive et qui passe par la coopération dans un territoire plutôt en retard sur la question.
CoopAxis construit une culture numérique
CoopAxis a été créé pour répondre à un constat de départ : celui du retard de la région Centre sur les enjeux du numérique. A partir de là, Doudat Emmanuel, co-gérant d’Artefacts, explique la naissance du PTCE : « la Région ne traite pas le numérique, nous on s’est saisi de ce contexte régional et on s’est mis en marche collectivement autour de ça. »
Comment construire une culture numérique ? CoopAxis répond à cette question par une palette de services autour de la recherche et développement, de la qualification, du design et des tests de services, de la création numérique et la valorisation de données, ou encore de l’accompagnement de projets.
Pour promouvoir toutes ces activités porteuses d’innovations sociétales, le PTCE a misé sur la sensibilisation et la formation aux usages comme aux outils. Une mission qui passe par l’organisation d’événements et l’installation d’infrastructures pour accueillir et accompagner la demande du public.
CoopAxis a investi le champ de l’inclusion
« On s’est intéressé au champ de l’inclusion » précise Emmanuel Doudat. Construire une culture du numérique ne suffit pas, encore faut-il qu’elle soit accessible pour tous et qu’elle ne participe pas à l’atomisation de la société. CoopAxis a été fondé avec l’objectif d’ouvrir l’appropriation du numérique à ceux qui en sont le plus éloignés et qui pourtant pourraient en bénéficier le plus, notamment dans les quartiers prioritaires de la Ville.
Avec l’association fun LAB, soutenue par CoopAxis dans ses étapes de mise en œuvre, ont été imaginés différents projets en direction de l’insertion des jeunes dans le circuit économique du numérique. Avec la SAS Aktan, le PTCE a également permis la constitution d’un Living Lab pour associer innovation, numérique et démarche collective. Le PTCE avait l’ambition « de faire bouger les lignes pour passer du consumérisme numérique au numérique coopératif, » confie Emmanuel Doudat.
CoopAxis organise la coopération territoriale
En tant que PTCE, CoopAxis favorise la coopération sur le territoire entre une trentaine d’organisations de nature et de secteur différents : des associations, des entreprises, des collectivités, et des établissements de formation et de Recherche et développement. Parmi eux, par exemple, l’association de réseau Cré’sol et le laboratoire de recherche Nékéo, deux structures qui ont participé au lancement du PTCE avec la coopérative Artefact qui en est le réceptacle administratif, financier et juridique. De là, plusieurs cercles de mobilisation se sont organisés au sein du pôle.
Dans le champ de la coopération, il s’agit, avant tout, d’un coordinateur qui laisse toute liberté aux structures tant sur le plan financier que sur celui de la gouvernance. Chaque partie prenante possède sa propre existence, sans être conditionnée par l’enjeu numérique et certaines d’entre elles comme Cré’Sol dépassent largement ce cadre. Pour autant, « ces structures sont venues à nous notamment au travers des actions, » et parce qu’elles sont intéressées par cette vision du numérique comme levier pour l’insertion, tout comme par la dimension ESS.
Retour d’expériences et perspectives d’avenir...
Si CoopAxis a permis cette coopération territoriale entre des structures différentes, « on n’a jamais réussi à mettre l’Agglomération de Tours autour de la table pour coopérer avec les autres » ajoute Emmanuel Doudat qui explique que l’agglomération a fait miroiter l’accès de l’association à un lieu Totem de la ville avant de se rétracter : « Ils n’ont pas joué le jeu de se dire que des associations pouvaient gérer et animer ce lieu. Ils n’ont pas pris ce risque et ils ont mis leur force au niveau des starts-ups. »
« Après ne pas avoir pu aller dans ce lieu, on a réduit la voilure et l’ambition de départ de créer un espace symbolique pour faciliter la coopération et dédié au numérique sur le territoire de l’agglomération. Les infrastructures ont bien été créées, le fab lab et le living lab existent et fonctionnent aujourd’hui et tout un tas de projets sont pérennisés mais pas celui qui consistait à créer un écosystème du numérique avec l’institution autour de la table. »
CoopAxis participe à créer, par le numérique, une synergie territoriale en faveur de la coopération et de l’inclusion et pourtant il reste fragile et peine à se faire reconnaître pour ce qu’il fait. « C’est vraiment un problème de culture » explique Emmanuel Doudat. Il y voit « l’écueil dans un mode de fonctionnement » qui ne fait pas encore le lien entre le développement économique et les services politique de la Ville.
Crédit photos : CoopAxis
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