Claude Alphandéry
Nous voulons gagner la bataille des idées
Il est de bon usage à la fin d’un semestre d’exprimer le chemin parcouru et les perspectives à venir.
Le Labo de l’ESS a constitué une petite équipe. Elle s’appuie sur les membres du Conseil, qui participent activement non seulement à l’orientation des activités mais souvent à leur mise en œuvre. Elle a mis en place en un temps record le site www.lelabo-ess.org dont la consultation augmente régulièrement, notamment à travers les réseaux sociaux et des groupes de travail externes qui regroupent une centaine de personnes. Ceux-ci, en s’appropriant la riche matière des Cahiers d’espérance, se sont saisis de quatre thèmes (pôles de territoriaux de coopération économique, circuits courts, finances responsables et solidaires, banques et territoires) qui sont des clés d’ouverture de lien et de transformation vers une économie proche des territoires avec des valeurs sociales, démocratiques, écologiques.
L’avancée des travaux a donné lieu à de premières propositions réunies dans une publication : "Les propositions du Labo". Elle a fait aussi l’objet de rencontres et débats ouverts à un très large public notamment le 27 mars une rencontre Banques et territoires, le 25 juin une première journée nationale des pôles territoriaux de coopération économique (PTCE). Le 5 juillet nous avons rassemblé plus de 500 jeunes lors d’une journée préparée avec des organisations partenaires : expositions, stands et débats. La participation de Benoît Hamon, ministre Délégué à l’ESS, et de Jean-Paul Delevoye, Président du CESE ont souligné l’importance de cet axe de réflexion pour l’avenir.
Notre activité a été bien sûr stimulée par la campagne électorale, et plus encore par la formation du gouvernement. Nous avons des entretiens suivis avec le ministre chargé de l’ESS Benoît Hamon et son cabinet. Avec le ministre de l’emploi Michel Sapin et son cabinet, nous participons aux travaux d’élaboration des emplois d’avenir.
Forts de ces avancées, quels sont le bien-fondé, la valeur-ajoutée, l’efficacité de ces actions sur leur aptitude à faire bouger les lignes ? Que voulons-nous produire ? Quel est le cap ? Quelle est notre lisibilité tant au sein de l’ESS que dans ses franges ? Les thèmes traités suffisent-ils à tracer une voie de développement solidaire plausible ? A gagner la bataille des idées ?
D’autres thèmes auraient certes pu être retenus parmi les grands axes des cahiers d’espérance. Notre petite équipe n’a pas voulu disperser ses efforts et nous pensons qu’à travers ces quatre thèmes se nouent des liens essentiels, s’amorce une économie porteuse de valeurs éthiques, fonctionnant de manière plus démocratique, ancrées sur les ressources et les besoins de proximité. Nous pensons que les initiatives inscrites dans ces thèmes mobilisent la société civile, préparent la transition écologique et qu’elles contribuent à des modes de production, d’échanges, de décisions marqués moins par la recherche de profits que par le souci de l’homme et de son environnement. On pourrait dire aussi que les initiatives que nous prenons en compte, aussi fragmentées et « micro » soient elles, sont les éléments d’une transformation macro-économique.
Notre tâche est de convaincre, au sein de l’ESS par l’affermissement de ses valeurs éthiques et démocratiques, à l’extérieur de l’ESS (notamment dans ses franges radicales ou sceptiques-progressistes-keynésiennes) de sa capacité transformatrice, régénératrice.
C’est cet engagement que nous poursuivrons dès la rentrée de septembre par l’organisation des débats, la formulation de nos travaux et des échanges pour faire avancer nos idées. Prenons date dès le mois de septembre... en attendant, bon été à tous.