La synergie plastique en Bassin Roannais, un projet de Macéo
La synergie plastique du Bassin Roannais est un projet concret d’économie verte animé par Macéo, une association loi 1901 dont la mission est d’accompagner des initiatives de développement économique en Auvergne. Elle permet ainsi la connexion de nombreux acteurs de territoire - acteurs de l’ESS, collectivités territoriales, entreprises de l’économie classique…- qui travaillent ensemble sur des projets communs.
Sur le terrain, l’économie verte peut se décliner par de l’économie circulaire. C’est l’un des sujets d’implication de Macéo : il s’agit d’utiliser les déchets comme des ressources pour d’autres activités.
Créatrice d’emplois, cette approche valorise les ressources du territoire tout en participant à la restauration de l’environnement. Elle est complémentaire de l’écologie industrielle et territoriale, autre notion de travail de Macéo : le développement économique s’inspire des écosystèmes naturels pour repenser les flux entre acteurs d’un territoire, tout en limitant le prélèvement des ressources et l’impact sur l’environnement.
Le projet sur la synergie plastique
La dynamique a démarré il y a quinze ans, lorsqu’une industrie de papeterie était sur le point de fermer sur le territoire roannais. Pour montrer les atouts et les perspectives de développement de la région, une démarche de prospective a été mise en place. A présent, c’est le pays Roanne Territoire qui gère pour la Région cette dynamique d’optimisation des ressources du territoire.
En 2010, le pays a répondu à un appel à projet de la Direction Générale de la Compétitivité de l’Industrie et des Services, ce qui a permis de percevoir des financements et de repérer des initiatives exemplaires sur d’autres territoires.
Macéo et l’Agence locale de l’énergie ont accompagné et étudié pendant deux ans des acteurs du territoire : 10 entreprises de l’agroalimentaire et 10 entreprises d’autres secteurs, qui représentent 25% des emplois du territoire.
C’est finalement le tri du bois, du carton, des déchets non dangereux et des biodéchets qui a été retenu. .
Dès le départ, 10 entreprises ont mutualisé leurs déchets, ce qui a constitué un volume suffisamment important pour intéresser les entreprises de tri et de valorisation.
Concrètement, un prestataire enlève les déchets sur le site des entreprises et les regroupe dans une benne de 30m², que C3R collecte chaque mois. L’objectif consiste à trier les déchets plastiques, en extrayant de la benne à enfouissement tout ce qui peut être valorisé.
Cette entreprise d’insertion de 15 salariés trie et conditionne les plastiques qui lui sont données. En tant que SCIC – Société Coopérative d’Intérêts Collectifs-, elle les revend pour se rémunérer.
Les avantages de cette initiative
- La formation est très importante pour les salariés de C3R, et le tri des déchets est de qualité. Ces salariés représentent ensuite un vivier d’emplois compétents qui peuvent contribuer à développer économiquement le territoire. Deux emplois vont probablement être créées à C2R d’ici fin 2014.
- Les entreprises valorisent leurs déchets, ce qui est positif pour leur RSE et ce projet leur permet un gain économique important.
- Une convention signée en décembre 2013 avec les entreprises stipule qu’elles doivent s’investir dans une démarche de développement durable et soutenir l’ESS. Les impacts environnementaux ont diminué de 60% sur le territoire !
La synergie plastique en Bassin Roannais constitue une véritable preuve par l’exemple de la réussite de la synergie des acteurs. Les acteurs économiques du territoire ne se connaissaient pas, mais souhaitaient trouver une solution pratique, locale et mutualisée pour valoriser leur flux de déchets. Les entreprises de valorisation sont associées à la démarche en tant que partenaire, et non prestataire. Après la définition concrète et quantitative de l’objectif, une gouvernance représentant l’ensemble des acteurs a été mise en place pour structurer la démarche dans le temps.
Les volumes sont encore en augmentation, d’autres entreprises rejoignant la démarche. Il s’agit maintenant de maintenir la gouvernance et l’animation de cette initiative… et d’envisager un changement d’échelle par de l’essaimage !