L’essor du crowdfunding bouscule l’univers de la finance
Le crowdfunding, ou financement participatif, est de plus en plus présent dans le tableau de la finance. Il court-circuite les intermédiaires et place l’épargnant ou le mécène dans une posture de financeur direct qui veut lui-même injecter son argent en toute transparence et, en règle générale, dans des projets de développement durable, solidaires, internationaux, etc.
Donner, épargner, investir différemment
Ce financement direct supprime les intermédiaires que sont les institutions financières classiques et remet la finance au service de l’économie via un investissement total des sommes récoltées dans les projets de développement. C’est un nouveau mécanisme de collecte qui met le projet, et non plus l’argent, au cœur du processus. C’est une réponse concrète face à l’opacité du système financier et à l’investissement spéculatif, qui permet au citoyen d’investir directement et de reprendre les rênes de son épargne.
Et tout commença par...
La première plateforme de financement participatif est née aux Etats-Unis, à San Fransisco, en 2005. Kiva est aujourd’hui la plus importante structure de ce type. Elle a à son actif presque un million de prêteurs et environ 480 millions de dollars de collecte. Kiva a été la première plateforme participative à permettre aux particuliers de choisir le projet qu’ils souhaitaient financer parmi un panel de plus en plus large.
Les différentes formes de crowdfunding
Le financement participatif peut être divisé en trois branches :
- le don ou le mécénat.
- le prêt (solidaire ou rémunéré).
- la prise de participation au capital de l’entreprise.
2011 | 2012 | 2013 (premier semestre) | |
Forme de Finance participative majoritaire en France | don | prêt | prêt |
Somme récoltée en France (millions d’euros) | 20 | 25 | 33 |
Nombre d’investisseurs en France | 133637 | 399347 | 503395 |
Nombre de projets financés | 9392 | 17518 | 23953 |
Somme récoltée dans le monde (milliards de dollars) | 1,5 | 2,7 |
Source : Massolution et le livre blanc du crowdfunding.
Une croissance exponentielle
Le succès du crowdfunding est fulgurant. En l’espace d’une petite décennie, environ huit cents structures se sont crées et les perspectives de développement sont tout aussi exponentielles. En France des plateformes comme Ulule, KissKissBankBank, HelloMerci, Prêt de Chez Moi, My Major Company, …. se multiplient.
Alors que le secteur public connaît une rationalisation budgétaire sans précédent et que le secteur privé oscille entre immobilisme et recherche de nouvelles formes de développement, le financement participatif apparaît comme une des solutions alternatives pour les acteurs solidaires et culturels, les entrepreneurs sociaux ou encore les porteurs de projets de développement qui n’ont pas accès aux circuits classiques, qui désirent s’en affranchir, ou encore qui optent pour un financement diversifié, notamment les entreprises innovantes qui nécessitent un capital de départ non négligeable et qui recourrent aux plateformes de prêts ou de participation au capital.
Quelques enjeux
Afin de définir les champs d’action, adapter la fiscalité, élaborer un code de déontologie, mettre en ligne un guide du financement participatif, etc. Le ministère du Redressement productif, chargé des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Innovation et de l’Economie numérique a mis en ligne une ébauche de réglementation ouverte au débat jusqu’au 15 novembre 2013. En publiant un Livre Blanc des finances participatives, la profession s’interroge et propose.
Pour aller plus loin :