L’ESS, une dynamique universelle
Ce que l’on nomme Economie Sociale ou Economie Solidaire en France revêt d’autres termes chez nos voisins. On peut toutefois trouver des ressemblances quant aux structures historiques de l’Economie Sociale qui se sont fédérées autour d’organisations internationales pour promouvoir leur modèle, mutualiser certains moyens, défendre leurs intérêts, etc.
- L’Alliance Coopérative Internationale (ACI) a été crée en 1895. Elle compte 230 organisations membres dans plus de 100 pays et représente plus de 800 millions de personnes. Son acte fondateur a été la Déclaration sur l’identité coopérative, reprenant les 7 principes inaliénables de ces entreprises atypiques (lien). l’ACI comprend des organisations sectorielles, comme le Comité pour la promotion et le progrès des coopératives ou l’Association Internationale des Banques Coopératives. Le World Cooperative Monitor référence les coopératives et présente les chiffres du secteur.
- L’Association Internationale de la Mutualité (AIM) regroupe des mutuelles et organismes d’assurance maladie en Europe et dans le monde. Forte de 50 membres provenant de 28 pays, l’AIM défend concrètement les intérêts de plus de 200 millions de personnes dans le monde et de 160 millions en Europe à travers l’assurance maladie obligatoire et complémentaire et la gestion de structures de soins de santé et d’aide sociale.
- Certains enjeux ne peuvent être détachés des questions régionales. Par exemple, les assureurs solidaires européens ont fondé l’Association des assureurs mutuels et coopératifs en Europe (AMICE).
- Les entreprises de l’Economie Sociale ont créé leur structure représentative : SOCIAL ECONOMY EUROPE.
- L’Union des associations internationales (UAI) est un centre de recherche créé en 1907 par Paul Otlet et Henri La Fontaine.
La reconnaissance internationale de l’ESS est un élément incontournable de promotion pour le secteur et est un premier pas vers l’harmonisation des pratiques et des enjeux.
- L’ONU considère la liberté d’association comme un droit fondamental reconnu par l’article 20 de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Et le 30 septembre 2013, elle a créé un groupe de travail inter-agence sur l’Economie Sociale et Solidaire. Son ambition est d’assister les pays, mobiliser leur volonté politique pour renforcer les politiques publiques incluant l’ESS, tant au niveau national qu’international.
- Une autre organisation internationale, l’Organisation Internationale du Travail crédite le travail de l’Economie Sociale : " Les défis d’aujourd’hui - le chômage, l’exclusion, l’inégalité, la pauvreté et le réchauffement climatique - nous obligent à repenser la façon dont nous menons nos affaires. Un des fruits de cette réflexion a été l’émergence des entreprises sociales - des entreprises avec des objectifs essentiellement sociaux - dans le cadre du développement de l’« économie sociale », qui comprend également les activités économiques des organisations communautaires et bénévoles".
Une des manifestations de cette reconnaissance est l’émergence de critères internationaux spécifiques en vue d’harmoniser les indicateurs, susciter des politiques publiques similaires voire identiques entre pays. Par exemple, l’Investissement Socialement Responsable prend une place de plus en plus considérable dans le secteur financier. L’édiction de règles contraignantes permet de labelliser certains produits financiers pour faire contrepoids à l’investissement classique, en prenant en compte diverses considérations sociales et environnementales.