Claude Alphandéry
Juin 2011
Les lieux de mémoire sont souvent ceux de grands retournements : l’ancienne prison de la Bastille, forteresse du pouvoir absolu, est devenue la place naturelle des rassemblements démocratiques ; c’est à la "Concorde" que fonctionnait la guillotine ; dans quelques jours, au cœur de Paris, le Palais Brongniart, l’ancienne Bourse où les transactions de valeurs financières faisaient et défaisaient d’immenses fortunes deviendra le lieu, hautement symbolique des valeurs de solidarité.
Aux cris des acheteurs et vendeurs d’actions et d’obligations, se substituent les 17,18 et 19 juin, des échanges d’un tout autre ordre : remontant du fond des territoires, sous forme de cahiers d’espérances, des centaines d’initiatives qui ont une finalité sociale et une gestion démocratique seront débattues et présentées à un très large public.
Cet évènement ne sera pas impressionnant seulement par l’innovation sociale, l’élan démocratique, l’esprit de coopération, la créativité et le professionnalisme de ces acteurs de l’économie sociale et solidaire, mais aussi par la façon dont il en sera fait un rassemblement citoyen, festif, ouvert, spontané, inattendu.
Sans dévoiler ici toutes les facettes de cet évènement exceptionnel, nous pouvons dire dès aujourd’hui qu’il rentrera dans l’histoire en marquant le rejet d’une économie dominée par le capital financier, par la reconnaissance d’une économie soucieuse de l’humain et respectueuse de la nature.
Nous tenons à remercier tous les acteurs, partenaires et bénévoles qui se mobilisent dans tous les territoires depuis des mois pour construire ensemble ces Etats généraux de l’ESS. Bravo et merci à tous !