L’économie collaborative est le nouveau cocktail qui a le vent en poupe. Ses ingrédients sont le reflet d’une base militante qui cherche à concrétiser ses valeurs à travers un renouvellement de la production et de la consommation, et plus généralement une transition de la place du citoyen dans la société. Son développement pourrait permettre de profond remaniements sociétaux, en prenant garde aux nombreuses tentatives de récupération politique et économique (la grande distribution par exemple) sous forme de collaborative-washing.
Parmi ces facteurs d’émulation :
- La production en pair à pair. La production n’est plus l’œuvre d’un seul protégée par des brevets empêchant un éventuel partage. Les personnes peuvent devenir productrices de services, on parle alors d’économie distribuée. ex : co-makers, co-working, airbnb, couchsurfing.
- La participation. Les citoyens peuvent prendre part à n’importe quelle phase de l’élaboration d’un projet. ex : finances participatives.
- Le libre accès. C’est un principe qui s’impose de plus en plus et qui est facilité par le web. ex : open data, logiciels libres.
- La relocalisation. Les liens entre producteurs et consommateurs se sont évaporés. La recherche d’un nouvelle relation entre les deux pousse à une relocalisation de la production. ex : Amap.
- La dématérialisation qui répond au besoin de bénéficier d’un service et non plus de détenir un produit. C’est l’économie de la fonctionnalité. ex : prêts d’objets et de services entre particuliers.
- La déconsommation. On passe de la surabondance à la sélection des produits. La qualité prime sur la quantité. ex : troc.
- La désintermédiation. Nous sommes dans une période de rationalisation. Pour consommer, produire à moindre coût, les intermédiaires inutiles sont supprimés, comme la grande distribution. Cette micro économie prend la forme d’un circuit court. ex : Amap, AirBnB.
- La mutualisation. Ce facteur permet la transition de la propriété individuelle à l’usage ou à la propriété collective. Ce qui importe n’est plus d’avoir un bien mais d’y avoir accès. Il faut néanmoins un propriétaire qui mutualise ponctuellement l’usage ou un achat mutualisé dont tous les propriétaires s’accordent entre eux pour la répartition de l’usage, comme une coopérative de consommation par exemple. ex : covoiturage, autopartage.
Le Labo de l’ESS a publié sur ces enjeux Economie collaborative et ESS : je t’aime, moi non plus ? et Vers une économie collaborative sociale et solidaire ?, deux publications issues du cycle ProspectivESS.