Avec la Maison du Vélo Lyon, le vélo est une affaire qui roule !
Fondée en 2004, la Maison du vélo Lyon, anciennement appelée Pignon sur Rue, œuvre pour changer les comportements et valoriser l’usage du vélo dans la métropole. D’abord engagées pour faire valoir la place des cyclistes en ville, les activités de l’association se sont peu à peu développées pour se tourner vers le grand public, de plus en plus sensibilisé à la transition écologique. Pour Marine Fabre, directrice de l’association, « la qualité de l’air est une des principales préoccupations des lyonnais ».
L’usage du vélo en ville évolue, l’association aussi !
Lorsque La Maison du Vélo est née, la situation autour de cette écomobilité n’était pas la même qu’aujourd’hui. « On a vraiment senti le changement, » reconnaît Marine Fabre. Le contexte de l’époque était moins propice à une sensibilisation de grande échelle : « Il y avait une plus grande dimension critique par rapport à ce que pouvait faire la métropole de Lyon. Les associations cyclistes étaient plus dans la contestation, voir l’opposition. À l’heure actuelle, les collectivités sont de plus en plus favorables au développement du vélo. » Une évolution remarquée par l’association qui a, de fait, recentré ses actions sur le grand public « et moins sur la communauté cycliste ».
Pour sa directrice, « il y a une volonté politique de la part de la métropole et énormément de progrès faits, » avec notamment des aménagements emblématiques comme les berges du Rhône ou encore le tunnel modes doux de la Croix-Rousse, qui permettent de développer l’attractivité du territoire. Et alors que la ville de Lyon, « assez peu étalée et relativement plate, » se prête volontiers et de plus en plus, à l’usage du vélo, l’association a aujourd’hui un nouvel objectif : « Toucher les gens qui roulent en voiture pour les mettre au vélo ». Salariés, bénévoles et volontaires s’y investissent au quotidien, avec plusieurs services d’accompagnement.
Des actions multiples pour sauter le pas !
L’association propose un grand nombre de services pour aider les personnes à délaisser leur volant au profit du guidon. Des activités qu’elle a développées au fur et à mesure de son existence et de l’évolution du contexte urbain. La Maison du Vélo a d’ailleurs récemment déménagé « dans un lieu beaucoup plus accessible, le long d’une piste cyclable, à côté de la gare. L’idée, c’est de toucher davantage de public, » ajoute Marine Fabre.
Tout d’abord, parce que pour faire du vélo, il faut déjà savoir en faire, une des premières activités mise en place est celle de la vélo-école, à destination des adultes. Il s’agit de cours de vélo individuels d’une heure, proposés aux particuliers, débutants ou souhaitant se remettre en selle et qui visent l’autonomie de ces derniers dans leur déplacement à vélo.
Puis, « on a renforcé les services que l’on propose dans nos locaux, » explique la directrice de l’association. Désormais, la Maison du Vélo Lyon propose aux visiteurs le diagnostic et la formation à l’entretien de son vélo à travers un coin mécanique. Elle prête également du matériels (capes de pluie, sacoches etc.) aux adhérents.
Et pour ceux qui se questionnent sur les alternatives à la voiture autosoliste, un point info-mobilité a été créé : « Un permanent de l’association apporte des conseils personnalisés sur l’équipement cycliste, l’intermodalité train + vélo ou encore les aides au transport des employeurs…. ».
Par ailleurs, la Maison du Vélo Lyon participe à développer l’usage du vélo pour le trajet domicile-travail, lorsque cela est possible pour les salariés. « On est en lien avec les entreprises, notamment au moment du Challenge Mobilité » souligne Marine Fabre : « organisé chaque année au niveau régional, il incite au moins une journée dans l’année les salariés à venir travailler autrement que tout seul en voiture. »
Et parce qu’une journée de mobilisation c’est bien, mais pas vraiment suffisant pour changer les comportements, l’association ne s’arrête pas là et propose des formations à la conduite en vélo en ville pour les entreprises qui souhaitent aider leurs salariés à sauter le pas. C’est notamment dans cette perspective que la Maison du Vélo Lyon a formé en 2018 une cinquantaine d’agents de la Ville. Elle forme également depuis quelques mois les livreurs Deliveroo de Lyon au code de la rue à travers un quiz « le code vu du guidon ».
La piste cyclable est encore longue !
Faire changer d’échelle l’usage du vélo nécessite tout autant des infrastructures et des aménagements que des services d’accompagnement, propices à influencer le choix des gens. Ces leviers, qui s’actionnent notamment à l’échelle de la métropole, doivent impliquer les acteurs du secteur pour réussir :
Des réunions de concertation sont donc organisées tous les deux trois mois pour recueillir l’avis de certaines associations sur quelques travaux d’aménagement cyclables. Tout comme des réunions d’informations sont également planifiées autour des nouveautés en matière de campagne de sensibilisation. Pour le prochain mandat, « les associations vélo comptent être impliquées en amont sur l’élaboration du programme d’actions et ont pris les devant en proposant un Plan Vélo en 10 mesures » ajoute Marine Fabre.
Selon Marine Fabre, « pour faire de la Métropole un territoire cyclable et durable, l’amélioration et le développement des infrastructures est important. Mais inciter les grands lyonnais à changer de choix modal en enclenchant des changements de comportements est primordial ». Une mesure phare de ce plan vélo est donc de créer une plateforme ou une agence d’écomobilité. En effet, pour faciliter l’accès à l’information et accompagner le changement de pratiques, il est en effet primordial de conseiller les habitants sur les solutions de mobilités alternatives les plus adaptées à leur trajet.